J’ai lu : Tu deviens adulte le jour où tu pardonnes à tes parents

Il y a toujours une histoire derrière chacun de nos faits et gestes que l’on en ait conscience ou pas. Le jour où fidèle à ma routine mensuelle, j’arpentais les couloirs de ma librairie favorite, j’ai été intriguée par un livre. Si vous avez lu Comment je choisis mes livres, vous savez que le titre participe à 90% de mes intentions d’achats. Et donc, quand je suis tombée sur 

Tu deviens adulte le jour où tu pardonnes à tes parents de Gérald Salem, j’ai d’abord ri. On est bien d’accord, ça fait rire. Je l’ai pris en me disant “on va bien se marrer !”. 

Je venais de terminer, Les putes voilées n’iront jamais au paradis, un livre difficile à lire et j’avais besoin de légèreté. Du moins, c’est ce que je croyais!

La première fois que j’ai entendu parler de pardon vis à vis des parents, c’était en lisant les quatre accords Toltèques. Pardonner à mes parents, oserais-je? Sauf que quand on y pense nos parents nous ont fait signer des accords qui n’étaient pas forcément en phase avec qui nous sommes vraiment. C’est bien connu: chacun fait du mieux qu’il peut, il n’existe pas un kit d’éducation clé en main; ils font du mieux qu’ils peuvent avec ce qu’ils ont de bagages!

Quelques temps plus tard, je décide de rédiger un article sur la relation entre l’Archange et Chinaka, une relation de frère aîné à cadet qui m’a permis de comprendre l’obsession que mes parents avaient vis-à-vis de moi, fille aînée de la maison de Monsieur Mon Père. Par cet article, je vous disais pourquoi et en quoi Je comprends mieux mes parents. 

Après quoi, je décide de lire Tu deviens adulte le jour où tu pardonnes à tes parents et j’étais à des années lumière de savoir à quel point je m’y reconnaîtrais!

Commençons par l’approche: 

J’ai particulièrement aimé la démarche. Le livre n’est pas un “roman” comme on les connaît. C’est une succession de courriers dont le premier est initié par Boris. 

(Ptdr) Permettez-moi d’en rire; parce que les premières phrases de sa lettre sont juste hilarantes. Du sarcasme, de l’ironie avec leurs lots de mots blessants.

Le courrier est adressé à ses parents et la démarche lui est recommandée par son psy.

Autant vous dire que ladite lettre qui était aussi inattendue qu’inespérée a un effet domino sur toute la famille et c’est de part et d’autre que l’on s’envoie des lettres manuscrites. Car il est important qu’elles soient manuscrites. La symbolique est forte; il faut du temps, il faut en prendre alors qu’à l’heure du tout internet tout est vite fait.

Plus j’avance dans ma lecture, plus je comprends. Boris est le fils aîné. Il traverse une forte zone de turbulence et il en veut à la planète entière à commencer par ses parents. Parents avec lesquels il a coupé les ponts, se sentant mal aimé et incompris il a tracé la route, sa ROUTE. Bien que les années soient passées, on perçoit aisément sa douleur….

Morceaux choisis:

“Je suis né avant. Ce qui me distingue des autres. Mon ancienneté, c’est ma valeur ajoutée. En précédant ma fratrie dans l’expérience de ce monde, je leur sers de brouillon.”

“Un autre aspect du sevrage consistait à porter une responsabilité unilatérale envers les cadets. Comment vivre dans la peau d’un substitut parental? “Suis-je donc le gardien de mon frère?” “

“Si Luc avait avalé de travers et manqué de s’étouffer, c’était ma faute, ma très grande faute, et s’il s’était fait mal en me frappant, c’était également de ma faute. Et ainsi de suite. Eux, n’avaient pas ce genre de responsabilité envers moi. Vous ne m’ôterez pas l’idée que c’est une position ingrate, même si elle découle d’une hiérarchie naturelle”

“Aux yeux de mes parents, j’étais nécessairement le modèle auquel les cadets devaient se formater. “Tu devais donner l’exemple” est une phrase familière, un leitmotiv haïssable de mon enfance et de mon adolescence. Et moi, quel modèle avais-je eu avant eux?”

Autant vous le dire et vous l’avez sans doute déjà compris: j’ai adoré ce livre. Il pose un problème central dans bien des familles. L’aîné de façon générale est sacralisé et surchargé en terme de responsabilité. On en vient même à le culpabiliser: si ses cadets se “trompent de route” c’est forcément de sa faute. Lui, n’a pas droit à l’errur… car il y va du bien de l’équilibre de la fratrie.

Je me suis facilement identifiée à Boris, car de camarade à camarade, on se comprend. 

Comme je le disais plus haut, sa lettre a un effet, inattendu. Les langues se délient, certaines le comprennent et d’autres sont stupéfaites. Au-delà des mots et de leur verve, tout le monde arrive à lire sa détresse et son malheur car oui Boris vit en Suisse avec le Statut et l’argent qui vont avec et pourtant, les pierres semblent plus heureuses que lui. 

Tout le monde s’inquiète pour lui, se fait solidaire, se pourrait-il qu’il se soit trompé?

“Donnons- nous une chance de nous redécouvrir” lui dit son père à la fin d’un courrier.

Je m’arrête ici. J’en ai trop dit ou pas assez. Si vous êtes l’aîné(e), Il ne fait aucun doute que ces mots vous soient familiers. Si vous êtes parents, peut-être vous reconnaitrez-vous! Soyons d’accord, ce n’est pas un blâme. “Avec Boris, c’était la première fois que nous vivions cette expérience” écrivent Sophie et Lionel à leurs enfants. Comme je l’ai découvert avec l’Archange, rien n’est facile. On se prend à faire du mieux que l’on peut se jurant de ne pas reproduire les erreurs de nos parents mais pour finir c’est le premier et il ne vient pas avec une notice qui explique point par point comment s’y prendre. 

Bref, je vous le recommande TRÈS VIVEMENT.

A très bientôt 

Posted by Leyopar

  1. […] mal être en partie était dû à ma position. Je suis l’aînée de ma famille ou du moins de celle que mes parents ont créé. J’ai demandé à ma maman et elle m’a dit […]

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