Qu’il est étrange de mourir

Je suis morte dans ma vie de bien des façons
Des illusions que j’ai enterrées sous la stèle de ma naïveté
A la joie de vivre qui par la vie s’est laissé effriter

Je suis morte de ne pas être morte
Dans cette salle de bains où en vain je l’ai cherchée et où je me suis entendue dire : « Tu vivras ma fille! ».

Je suis morte de ne plus me reconnaître
Morte-vivante parmi les vivants
Morte de devoir vivre et d’avancer

Mais de toutes ces morts c’est ta mort qui me porte le désir de mort le plus violent.
Moi qui n’aie jamais craint de partir
Mais ton départ,
Ta mort est le coup de poignard le plus violent que cette chienne de vie me porte.
Je reste debout pour ton frère
Je reste debout pour celui que tu étais et que tu demeures

La mort t’a préféré à moi
J’ai renoncé à comprendre pourquoi
Mais ta mort, ton départ, te rend encore plus présent
Là où seuls le Seigneur et toi
Voyez l’ampleur de mon tourment

Tu n’es pas mort fils
Tu es vivant mon fils et je te contemple tous les jours
Moi Armelle Nyobe, maman de l’Archange Raphaël parti trop tôt
A jamais dans mon cœur
A toujours prêt du Très Haut

4 mai : Journée Internationale des Mères endeuillées