Camerounaiserie

Quand on vit chez soi, il y a des choses qui vous semble banales ou « normales ». Mais une fois en dehors, on réalise que ces choses que nous méprisions finissent par nous manquer et qu’à présent nous les chérissons tendrement. Autant se dire la vérité le Cameroun il faut l’avoir dans le sang; et comme on dit, « on ne connaît l’utilité du sel que quand il vient à manquer. »

Charité bien ordonnée commençant par soi même je me jette à l’eau.

Voici mon top 4 de camerounaiseries:

I. Avant j’avais une sainte horreur du pagne du 8Mars. Zamba*! Parce qu’ayant grandi dans une famille qui a attendu 10ans avant de voir le seul et unique garçon de la phratrie, mon père à toujours mis un point d’honneur à nous faire retrousser les manches. Donc filles ou garçon à la base pour moi même combat. Résultats: par principe et par désintérêt je n’ai jamais célébré le 8 Mars de plus, je ne voulais pas être associée à la démesure des « festivités ». Exit le pagne oui particularité de mon beau pays (pour toutes les occases ou presque il y a un pagne dédié). Mais ça c’était avant. Après bientôt 10 ans passée loin de ma patrie, le calme plat ou trop intellectuel du Sénégal, j’ai moi aussi ma « part » de pagne du 8 Mars que je porte fièrement.

II.  Tout camerounais Toute camerounaise de la diaspora qui se respecte a dans sa cuisine des épices du pays. Et les cargaisons se renflouent aussi souvent qu’il y a un camerounais en déplacement; on se passe le mot, s’échange les colis pour le grand bonheur de notre ventre et de ceux de nos proches. En plus des épices il y a la niama* ou la damé* c’est selon. J’ai en réserve mon arachide ( y a quoi? arachide du Mboa* et arachide du Sénégal, ça fait 2. Le h*, le pistache aka graines de courges, et autres feuilles du pays; j’en ai en réserve pour un bon bout de temps!

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Quelques épices du pays

III. La musique. Dieu merci il y a YouTube et Facebook! Mis à part regarder les chaines camerounaises disponibles par satellite, ce sont les moyens par excellence pour se tenir informé.
Dernièrement, j’ai entendu parlé.de pala pala; un son qui fait fureur au pays.

Petite note perso: la musique camerounaise se décline le plus souvent selon l’identité culturelle de l’interprète. Pour les plus jeunes c’est également le moyen de se « cultiver ». J’explique. Le Cameroun a ceci de particulier que la présence de 300 ethnies combinée au français et à l’anglais a permis la naissance d’un langage sans nul autre pareil: le francanglais ou camfranglais.

J’ai en effet appris de nouveaux mots: pala pala, wang, akabessou… Krkrkrkrkr.
Voilà l’illustration! A vous d’en deviner le sens!

[youtube https://www.youtube.com/watch?v=KABH9b-UZFk&w=560&h=315]

[youtube https://www.youtube.com/watch?v=JDq-oJrRx00&w=560&h=315]

 IV. Je terminerai cet article par un dernier point, notre point de ralliement: le camfranglais. Mieux que le foot ou la même la  musique c’est notre dénominateur commun. Bah oui! Vous vous imaginez bien qu’avec cette pleuthore de langues maternelles, ç’aurait été pratiquement mission impossible de se comprendre; c’est ainsi que tous les jeunes camerounais échangent. Ce langage qui a tout son sens intra muros (Cameroun)  prend toute son envergure extra muros (hors de Cameroun). Prenez deux camerounais d’horizons différents, soyez surs qu’avant même d’échanger les civilités (ce qui n’existent pas vraiment dans la culture jeun’s camer) ils vont parler camfranglais. 😉 On s’y donne à cœur joie car c’est aussi ça être Camer.

Comme je vous le disais il faut être camer pour comprendre, apprécier et pour finir sourire en secouant la tête: le Cameroun c’est le Cameroun right?

Et vous, c’est quoi votre camerounaiserie?

Posted by Leyopar

  1. je wanda sur toi en tous cas!!

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  2. mama tu décris très bien ce que nous qui sommes à l’étranger vivons. So true!

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