Let's go to Incwala

J’ai tant à dire et je ne sais pas où commencer. Quand j’ai su que le Swaziland serait ma prochaine destination, j’étais comme une petite fille. Personnellement, je ne connaissais de ce petit royaume d’Afrique que le nom. Je savais d’avance que la culture serait le point culminant de cette rencontre, mais j’étais loin du compte. Le Swaziland, c’est en ce qui me concerne la contrée des SUPERLATIFS. Il est clair qu’il existe mieux, il y a toujours mieux. J’en ai vu des pays, mais ici j’ai trouvé une sérénité et une authenticité à nulle autre pareille.

Mon passage ici a été une parenthèse. En venant, j’ai participé à une cérémonie culturelle, en partant, j’ai visité un village.

Langues parlés : Swati ou Swazi, Anglais

Monnaies : Emalangeni ou Rand Sud-Africain. Le USD que j’avais, ne vous sera d’aucune utilité ici. Si vous en avez, direction la banque.

1 Emalangeni (E) = 13USD à la banque ou 11,9USD

Mon arrivée placée sous le signe de la culture, s’est terminée de la même façon, vous comprendrez pourquoi en lisant. A peine je dépose le pied à l’Aéroport International (flambant neuf) King MSWATI III, mon collègue me fait comprendre (oui je suis venue pour travailler) que vendredi 5 janvier est férié pour cause d’Incwala.

Journal

Incwala est une cérémonie Swazi hautement traditionnelle. Considérée comme la plus importante, le peuple Swazi par cet évènement affirme son identité et son appartenance à la royauté. Incwala annonce la nouvelle année ainsi que la fin de celle qui vient de s’écouler, quand les premières récoltes peuvent être consommées. Elle met en scène, des jeunes hommes, des hommes âgés, des guerriers / soldats (emabutfo) et bien évidemment le ROI ( qui a une place CENTRALE). Ce dernier est sollicité pour une série de rituels privés / secrets.

Les temps forts:

La marche de lusekwane: Elle est faite par des jeunes hommes et des enfants qui portent des arbustes d’acacia, sous le regard des femmes. A noter qu’il est important qu’ils n’aient pas eu de relations sexuelles avant, sans quoi, les arbustes s’assécheraient.

La mise à mort du taureau noir: les jeunes hommes adolescents retirent leurs cache-sexes (emajobo). Il faut savoir que les jeunes hommes une fois, grands (hommes) mettent le “lihiya” (pagne traditionnel) et un dessous histoire de protéger leur bijoux de famille de nos yeux (NDLR)

PS: Vous comprenez, c’est important!

emajobo


Le lihiya est aussi porté par les femmes


Dans ce rituel, un taureau noir est lâché et les hommes lui courent après, attrapent ses cornes et chantent à haute et intelligible voix le chant de l’Incwala; ils le déplacent vers l’enclos qui a été construit avec des arbustes, alors ils l’achèvent à main nue. Les morceaux de viande seront utilisés lors du rituel du roi…
Les rites secrets faits par le ROI auxquels le commun des mortels n’assistent pas. Merci de ne pas insister! lol

Le tout se fait avec des chants d’Incwala

 

Il me faut trouver une tenue; nous sommes allés me chercher de quoi me fondre dans la masse (et heureusement d’ailleurs car sans la tenue traditionnelle, je n’aurais pas pu y participer du début à la fin).

 


Nous voici en route pour le lieu des festivités. Impressionnant! Il se dresse sur l’équivalent de 3 terrains de foot. Pas à pas, nous avançons. Doucement mais sûrement nous avançons et me voici comme une petite fille dans un magasin de confiseries. Les couleurs, les tenues d’apparat, les sourires, la bonne humeur!

NB : Il faut savoir que dans la communauté c’est une cérémonie TRÈS COURUE. Les Swazis viennent des 4 coins du pays pour ça; ceci donne à cet évènement une envergure XXL.

Et nous avançons inexorablement vers notre destin. Des photos par ci, des poses par là, tout le monde est d’humeur joyeuse et nous aussi.

re-NB: j’y suis allée avec mes collègues.

Et nous avançons et moi, je flashouille.

Anecdote 1:

Je passe un portique de sécurité et je me fais INTERPELLER, genre j’ai commis un OUTRAGE et moi je suis INTERLOQUÉE. Qu’ai-je fait ? Je suis bien comme il faut ! Je me fonds dans la masse, pourquoi ??? Il faut dire que les WATCHDOGS ici ont la voix qui porte. Massa. Tu trembles et sursautes sauf quand on te dit hé toi viens ici! Le Mec euh Monsieur la 60aine bien entamée discute en Swazi/ Swati, et explique à mon collègue que j’ai emprunté la mauvaise porte : j’ai pris celle réservée aux hommes.

C’est à dire que hin ntap, j’ai failli crier au SCANDALE. Mais à l’heure ci quand tu connais l’intérêt de l’enjeu, tu concentres la salive dans ta bouche pour avaler le macabo qui a des allures de pastèque. J’ai laissé les considérations “féministiques” féministes de côté pour ce reportage. Bref la suite.

Je me redirige donc l’air penaud du côté droit du SANCTUAIRE. Il m’est demandé de retirer mes chaussures et d’éteindre mon téléphone. Je prends mon souffle, je fais le rang et je m’engouffre dans la porte étroite du coin (il faut mériter son paradis). Dans ce qui ressemble à une arène, le rang que nous constituons, rejoint le « fond de la classe » avec les messieurs en avant plan. C’est alors que j’entends un chant de murmures, regardant autour de moi, je constate que le peuple de Dieu esquisse des pas de danse.

Petite note personnelle : au cas où vous vous posez la question, quand je suis entrée in-situ le chant et les pas avaient déjà cours. Seulement, avançant pieds nus sans une réelle vue dégagée de là où je posais les pieds, vous comprendrez que mon attention était résolument porté sur le sol histoire de m’assurer que je ne marche pas dans la merde sait-on jamais.

Je regarde à gauche et à droite, mémorise les pas de danse ; je commence moi aussi à danser et à chanter et nous ne formons à présent qu’une seule entité. Petit pincement au cœur ; je suis bien trop loin du centre de cet immense cercle et je ne sais pas ce qui s’y passe. Je regarde devant nous (femmes), oui ce sont des hommes qui nous obstruent la vue. Dieu que c’est frustrant ! Et on continue de danser, je réalise l’instant d’une nano seconde que je dois être la seule à être embêtée ; me ressaisissant, je remercie l’univers d’être arrivée ce jour au Swaziland et de faire partie de tout ceci.

Tout le monde est content, je peux aisément voir sur les visages que les uns et les autres sont heureux d’être là. Respecter la coutume est important de ce côté du continent.

C’est l’heure de sortir en tout cas pour moi ! Se frayer un passage relève de l’exploit et dans ma tête, je crains un mouvement de foule. Les femmes jouent des coudes. Savent-elles qu’en y allant doucement, on est sûr d’en sortir indemnes ? Mais NON. Elles n’en ont cure et ça pousse et ça se bouscule ; Dieu, faites que je sorte d’ici !

De l’air enfin ! Je mets en toute hâte mes chaussures et je redémarre mon téléphone Comment ai-je survécu ? Vite, je dois prendre des photos, figer à l’infini des souvenirs qui se réduiront tel une peau de chagrin dans ma mémoire. Alors que pour vous, je me dévoue à la tâche, voilà que débarque ma troupe de joyeux compagnons.

Anecdote 2 :

Un d’eux aussi, s’est fait remonter les bretelles ! Il n’avait pas de tenue traditionnelle et il a eu le culot, le toupet, que dis-je ? L’outrecuidance d’aller au 1er rang et de faire tâche au milieu du groupe… Nous en rions encore.

Mes collègues touristes lool

La journée se termine et nous nous dirigeons vers le parking. Petite pause culinaire. Je découvre les joies du manger « en route » ; mes proches vous le diront, personnellement je n’en suis pas adepte à moins que…Mais ; pour les besoins de mon enquête, j’ai tenté l’expérience. J’ai adoré le poulet frit ; un pur bonheur, du vrai bonheur. Cependant, je n’ai pas mangé la pâte (comme celle du Bénin et du Togo) que j’ai trouvé trop fermenté à mon goût

 

Le nuit prend progressivement possession des lieux et nous allons à l’hôtel nous reposer, demain il y a boulot !

Permettez que je m’arrête à la première parenthèse. Je vous reviens sous peu avec la suite de ma découverte culturelle. J’essaierais de faire 2 chapitres supplémentaires, là pour le moment, je dois aller calmer mes doigts…

Ce qu’il faut savoir:
Au Swaziland, il est recommandé que les femmes mariées se couvrent la tête.

Ps : Il y a des images que j’ai délibérément REFUSÉ de prendre et de diffuser. Dans cette partie de l’Afrique, il n’est pas choquant de voir une femme en topless ou en cache sexe. Ceci est normal et culturellement admis. Personnellement, je refuse de transposer cette la réalité de cette contrée dans un monde dans lequel les photos de femmes nues s’échangent comme des petits pains au grand jour dans le but d’humilier, mépriser et salir les femmes.

Une anthropologue en devenir m’a dit un jour qu’on ne saurait juger la culture d’autrui car elle s’inscrit dans un processus de socialisation et d’apprentissage qui n’est pas le nôtre. Je le confirme. Il m’a fallu beaucoup d’empathie pour accepter cette réalité qui est la leur. Cependant, si j’ai accepté, je ne ferai pas partie d’une chaîne/ d’un processus de déformation de la tradition et de la culture de ce peuple.

Bien cordialement

 

Alors viendrez-vous au Swaziland ?

Crédit photo: Leyopar

Posted by Leyopar

  1. J’adorerai visiter ce pays à la même période. Ton récit donne envie

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  2. Minceeee la petite qui est sur ta gauche sur la photo là est jolie hein!

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  3. Oui ça a l’air très intéressant, ça donne envie

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    1. Il ne reste qu’à faire les bagages et à y aller.
      Ps: en août- septembre, Il y’a le Reed dance 😉

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  4. […] let’s go to Incwala, je vous disais que mon passage au Swaziland était marqué par le sceau de la culture. La […]

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  5. […] dans ce royaume d’Afrique Australe. Il y a  l’Incwala, dont je vous parlais ici, et le Reed dance (C’est une cérémonie lors de laquelle, des jeunes femmes vierges dansent […]

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  6. A voir! Ma liste devient déja trop longue… Vraiment, le monde aussi exagère hein, il ne pouvait pas n’avoir que 6 pays? Tchuips :p

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    1. 😂😂😂😂😂😂😂😂😂 tu es folle

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