Procréation, c’est l’Etat et les autres qui décident

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Qu’il est merveilleux d’avoir l’impression que l’on a le choix. En effet, trop souvent, on a l’impression de maîtriser les choses, alors qu’en fait, un système a été mis en place avec un agenda particulier, nous a formatés et nous nous sommes mis à dupliquer inconsciemment ce qui est attendu de nous. 

Dans l’univers merveilleux (oui j’adore cet adjectif) de la procréation, très sincèrement, de mon point de vue, ce n’est pas nous qui décidons. Vous me direz à raison que quand vous décidez de faire / garder un enfant, c’est parce que vous le voulez; c’est bien vrai. Peut-être l’avez-vous aussi fait parce que vous êtes croyant ou encore parce que c’est puni par la loi ou encore pour éviter que la famille ne vous regarde BIZARREMENT Qui sait? Qui sait?

Source: https://bit.ly/2lSlXWy

Il y a peu, quelques mois de cela en fait, je regardais le film Seven sisters (7 soeurs), il est arrivé dans ma vie, comme bien des choses souvent, quelque chose de tout à fait particulier. Vous savez que je crois à la Loi de l’attraction; j’avais déjà en projet cet article, car il s’inscrit dans un triptyque. De regarder ce film m’a une fois de plus fait réaliser que tout est fait pour nous donner l’impression que nous contrôlons le cours des évènements, que nous définissons les règles, mais dans les faits, il n’en est rien.

Les faits se déroulent en 2073; la Terre est surpeuplée et le gouvernement décide d’instaurer une politique d’enfant unique, appliquée de main de fer par le Bureau d’Allocation des Naissances. Au même moment, une famille voit arriver dans sa vie la naissance de septuplées, Terrence Settman décide de garder secrète l’existence de ses 7 petites-filles. A cause de la politique rigide, les jeunes filles sont tenues d’avoir la même identité à l’extérieur. À la maison, chacune d’elle porte comme nom un jour de la semaine, lequel  correspond en fait à son jour exact de naissance…Vous l’aurez compris, elles ne sont pas sortie du ventre leur mère le même jour…

J’avais déjà commencé à cogiter sur cet article, sa structure et son orientation. J’ai pris beaucoup de temps pour le rédiger et je n’ai pas cessé d’y penser.

Aujourd’hui, je suis prête, forte de plusieurs lectures, à vous livrer le fruit de mes réflexions et de mes convictions profondes.

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Avant tout, il n’est peut être inutile de rappeler que les questions liées à la population ne datent pas de notre époque ou de celle de nos parents. Dès le 18 ème siècle, la question faisait déjà débat. Si William Godwin pense qu’une “population croissante va connaître la prospérité et la justice.”, Thomas Malthus, lui, pense que l’accroissement de la population va avec une diminution de ressources …d’où la nécessité, pense-t-il encore,de la contrôler. En effet, “Malthus préconise […]une régulation volontaire des naissances, la « contrainte morale » : les couples prévoyants, en retardant l’âge du mariage et en pratiquant la chasteté jusqu’au mariage, seraient enclins à n’avoir que le nombre d’enfants qu’ils sont certains de pouvoir entretenir.”

Oui, il y a fort longtemps que la question des naissances n’est plus de l’ordre du strictement privé. C’est un sujet public

C’est l’Etat qui décide

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Population pour l’État veut dire force de travail, emploi et autres taxes payées par le contribuable (population; je me répète, mais c’est salutaire).

Prenons par exemple le très célèbre Baby Boom: la guerre a fait des ravages. Entre la 1ère et la 2ème guerre mondiale, beaucoup d’hommes et de femmes y ont laissé leur peau; il a fallu s’assurer d’encourager les naissances

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Des mesures incitatives ont même été mises en place pour soulager les familles nombreuses: plus vous avez d’enfants, plus les allocations familiales sont « nénéreuses » (généreuses) et moins vous payez d’impôts sur le revenu par exemple… Bah oui, l’État se souvient de ceux qui remplissent les rangs des travailleurs et travailleuses. Oui, parce qu’une famille nombreuse, c’est-à-dire une famille avec beaucoup d’enfants = plus de force de travail ou encore beaucoup d’impôts (à venir) à prix coûtant. Au Sénégal par exemple, plus vous faites d’enfants, moins vous payez d’impôts. Toussa toussa c’est parce que l’État sait que demain, il va rafler la mise, les futurs impôts de ça. Et bien sûr, si vous êtes célibataire sans enfants, vous payez plein pot: UN TIERS DE VOTRE SALAIRE BRUT. J’entends encore les « sabitou » me dire que les célibataires, qui plus est, sans enfants n’ont pas de charge… je m’abstiendrais de commentaires vu que de toutes les manières, nous ne sommes pas ici pour parler de la pluie et du beau temps. Respectons l’esprit et la lettre. (Placement de phrases : je voulais juste écrire ça. Je cherchais l’opportunité) 

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Il n’y a pas si longtemps, si ce n’est chaque fois qu’il en a l’opportunité, Emmanuel Macron évoquait- ou l’évoque c’est selon-, la productive fertilité des femmes africaines. Personnellement, ça ne m’émeut pas plus que ça. Cet intérêt de la métropole pour le “ventre des femmes” noires plus particulièrement ne date pas d’aujourd’hui. Oui, je voudrais évoquer ici un temps où en métropole, les femmes (blanches) étaient encouragées à se reproduire et étaient interdites de contraception quand dans le même temps, les “négresses” des DOM-TOM se faisaient avorter et stériliser à tour de bras et très souvent à leur insu et donc SANS LEUR CONSENTEMENT. Vous me direz que ça va de soi mais? c’est toujours bien d’ “emphaser”. 

Toi, mon fils unique… et que toi :

Quand j’étais plus jeune, l’usage d’une telle expression était légion.. Cela vient du fait que la Chine est un pays TRÈS TRÈS peuplé. Tellement peuplé qu’à un moment, l’État a instauré la politique de l’Enfant UNIQUE. Un seul enfant était autorisé par ménage.Et les couples qui volontairement ou accidentellement très féconds se livraient à des avortements au risque de s’exposer à des sanctions pénales.(comme quoi cette diabolisation de l’avortement est relative sous d’autres cieux; mais tel n’est pas notre propos. Glissement de sujets  ) et des stérilisations forcées.

Suivant ce paysage, on sait tous comment ça a fini: une préférence pour des naissances de garçons. Autant dire que, les échographies n’aident pas vraiment. Les féminicides sont courant, sinon la règle, et cela a contribué à creuser un FOSSÉ entre le nombre de filles et de garçons dans le pays. Oui, les femmes manquent en Chine et cela a créé un problème pour le moins très inattendu: des femmes ou jeunes femmes se font kidnapper pour être mariées de force. Ces faits se passent très souvent en campagne où rencontrer une jeune femme est RARE. Non, je ne blague pas, il existe une affaire de PÉNURIE DE FEMMES dans le pays. 

C’est la religion qui décide

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La question de l’avortement ne bénéficie pas de consensus éthique. Il fait ici et là, l’objet de discussions houleuses et inépuisables. Bon ça, c’est un autre débat. D’ailleurs, je vous vois venir. Moralisateur ou un tantinet dubitatif, quoi qu’il en soit, voici où je veux en venir.

Mettons les choses dans leur contexte. On sait que nos contemporains et nous aussi, n’avons RIEN inventé: que ce soit la roue ou le fil à couper le beurre. Ainsi donc, on est bien d’accord pour dire que l’avortement ne date pas d’aujourd’hui. Cela s’entend.

Le fait est que des bébés avortés semble représenter pour certains  des ouailles réligieuses en moins. Avec le nombre d’obédiences dont regorge la planète, il vaudrait mieux ne pas diminuer les potentiels fidèles et ce, peu importe comment ils sont arrivés sur terre et comment ils vivront. On s’en fout des séquelles psychologiques dont peuvent souffrir les mamans; ce qui compte c’est le nombre de fidèles. Sauf bien sur quand ce sont les représentants de Jésus qui, pour “supprimer” un bébé encombrant se l’autorisent… Ou quand les personnes de haut rang sont impliqués ou encore, ou encore… Ze ne faisais que passer…

Le poids de la famille/ de la société

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C’est devenu une règle tacite. Si dans certaines familles, cela ne se dit plus, il reste tout de même attendu qu’au bout d’un an, qu’un bébé se pointe. C’est comme ça. À tel point que même sans avoir lu le mémo, vous vous mettrez à “chercher le bébé” sans même vous en rendre compte. Il faut que bébé se fasse! 

Je vous invite à lire “Reste avec moi” de Ayobami Adebayo. Ce bijou de littérature africaine aborde avec sagacité cette question du bébé A TOUT PRIX et parfois à tous les prix. Hélas. Ça en devient indécent. Tout le monde s’accorde le droit de vous parler de votre « problème ». Tout le monde s’accorde le droit de dire à quel point avoir un bébé est essentiel à votre couple, votre évolution et si vous êtes une femme, à votre féminité… Cet utérus doit servir à quelque chose.

Sur un autre registre, ce bébé (aîné) autant que possible doit être un garçon, et s’il n’arrive pas, on se retrouvera à multiplier les grossesses à la recherche de celui qui transmettra le nom… pardonnez le “glissement de sujets” mais c’était trop tentant et pourtant depuis le temps, on sait que ce sont les hommes qui déterminent le sexe… C’est ok… je passe la main. 

Vous êtes une jeune, la trentaine entamée. Combien de fois, avez-vous entendu dire qu’à défaut d’un mari, un enfant serait le bienvenu? 
Notez cependant que ce poids repose à 70% sur les femmes mais ça, c’est une autre histoire!

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Nous vivons dans un monde où la destinée de votre jus et de notre utérus dépassent le domaine de la vie privée…

Ceci clos, mon soliloque écrit. Avez-vous des avis sur la question ?

Posted by Leyopar

  1. Tres franchement je ne me sentais pas vraiment concernée par ces questions jusqu’à ce que je me retrouve enceinte. Ce que je vois, ce que j’observe et ce que je lis me font peur. Littéralement.

    Je ne peux pas donner d’avis pour le moment. Je suis en pleine absorption de nouvelles connaissances. Le processus est long et douloureux. Mais je garde la foi.

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